"Bon Cop, Bad Cop" ou comment apprendre à parler québécois en 2 heures!

Publié le par Moi

En bref:
Une comédie d'été comme bien d'autres, qui joue sur les oppositions pour faire rire. Le Québec et le reste, le français et l'autre là, voyons… l'anglais.


En plus long:

   On pouvait imaginer le pire. Une communication digne d'un blockbuster américain, un film d'action, d'un humoriste québécois.... Curieusement, le résultat n'est pas aussi catastrophique que prévu et c'est même plutôt excellent!

Sur un ton bon enfant, l'histoire d'Érik Canuel est aussi mince qu'une feuille de papier. Un cadavre est retrouvé sur la frontière exacte entre le Québec et l'Ontario (la panneau "bienvenue au Québec/en Ontario"). Afin de mener l'enquête à bon port, le bordelique-violent-mal élevé francophone David Bouchard (Patrick Huard) et le plus réservé-snob-complet-3-pièces anglophone Martin Ward (Colm Feore: excellent!) doivent collaborer afin de coincer un meurtier qui sévit dans le milieu du hockey (sport-religion pour tout les Canadiens). Entre des blagues sur les préjugés de l'une ou l'autre province et des morts qui se multiplient, les "deux solitudes triompheront aisément de l'adversité".  (ça c'est une phrase du résumé officiel !! c'est puissant!)

Il a fallu quatre scénaristes (!) pour faire un film de cette idée tirée par les cheveux... Énième variation sur les duos mal associés façon 48 Hours et Rush Hour, Bon Cop, Bad Cop s'inspire principalement de l'arme fatale 3. Les protagonistes ne peuvent se sentir, ils s'insultent pendant tout le film (très bon pour connaître toutes les variantes grammaticales des "cris, calice, tabarnak et autre ostie"!!) pour s'aider à la fin. leurs différences sont calquées par les relations pas toujours harmonieuses (euphemisme!) que peuvent vivre le Québec et l'Ontario.

Cette rivalité se veut le véritable fil conducteur liant les deux provinces maîtresses du Canada. En s'inspirant de faits vécus (la vente des Nordiques, le club de NHL de Québec, vendu aux Avalanches du Colorado) et en les détournant, l'histoire rassemble les spectateurs québécois et canadiens contre le méchant ogre américain.

Conscient de ne pas créer un long-métrage important ou mémorable, le réalisateur s'en donne à cœur joie. C'est drôle, y a des explosions, des courses poursuites en parodie des films américains, un grand méchant avec un masque à la Jason, des blagues pourries... mais c'est instructif!

Tourner le tout dans les deux langues officielles est une idée géniale. Huard montrera à Feore comment parle le Québécois moyen et c'est à pleurer de rire! Le visionnement anglophone est peut-être même recommandé. Lire les sous-titres francophones s'afficher lorsqu'un personnage "sacre" (= jure) est terrible! Je ne sais pas si c'est pour "Ontariser" le québécois (donc le faire snob) mais un "tabarnak" devient un "zut" (au lieu de pu***) ils ont pris les sous-titres les plus "parisiens" qu'ils ont trouvé. (ah oui, j'oubliais, on ne pouvait pas passer une comédie basé sur la langue sans un petit pic contre les Français. mais bon, là, c'est drôle. on passera pour cette fois!)

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